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Vous parler de ma passion, pousser mes coups de gueules, ouvrir pour vous un peu le livre de ma vie et peut-être répondre aux interrogations que vous avez quant à mon métier d'acteur...

Episode Un ...

                Au commencement… Mes parents.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma mère est native d’Alicante en Espagne et ses parents, par peur d’une « guerre civile » en Espagne l’envoient à Oran (Afrique du nord) chez  la famille afin de la protéger. Bonne idée ! A l’âge de 16 ans elle fait la connaissance de mon papa, gardien de but de l’équipe de football du « CDJ » de cette même ville et là leurs vies basculent puisqu’ils se marient et un an plus tard ma première sœur vient au monde suivie par la seconde et enfin mon frère. J’ai une pensée pour deux autres sœurs « jumelles » décédées à un trop jeune âge. La médecine avait ses limites à cette époque là !

 

 

 

 Enfin, un certain 23 mars 1955, mon entrée en scène ! Je suis né à Kouba, petite banlieue d’Alger. Je suis donc Français d’origine avec du sang Espagnol et donc bon « Pied noir ».

 

 

 

 Dans mon vocabulaire, les mots « Colons ou Colonialisme », n’existent absolument pas. Un peu de politique, très peu, car j’ai très vite appris qu’à cause de cette même politique on perdait beaucoup d’amis et que ceux que l’on se faisait, issus de ses idées, n’étaient pas toujours « de vrais amis »…

 

 

 

 "Avec mon frère Pierre"

 

Mon père après avoir fait avec « bravitude » la seconde guerre mondiale au nom de la Patrie était représentant de commerce, souvent sur les routes, ma mère commencera à travailler plus tard comme vendeuse dans un magasin de vêtements.  Nous étions une famille modeste. Mes amis se nommaient Elie, Mohammed, Ahmed ou encore Chalom…

Pour chaque Noël, au pied de notre sapin, à côté de nos chaussures, on trouvait les « babouches » de nos voisins Musulmans. Le lendemain, ils venaient chercher les cadeaux que mon père « Noël » avait disposés. Deux jours plus tard pour nous remercier, les voisins nous invitaient à aller manger le couscous chez eux.

Malheureusement cette entente forte et si sympathique entre toutes ces communautés fut mise à mal par des politiciens et quelques individus ivres d’une « pseudo » liberté mais surtout ivres de « pouvoir ». Cette belle Algérie allait devenir un champ de bataille. Des colons, il y en a eu, des « cons », il y en a partout, mais ce n’était certainement pas la majorité de la population qui vivait en harmonie, croyez-le ! On ne peut pas refaire l’histoire, que l’Algérie soit indépendante est peut-être une bonne chose mais combien d’être humains et de familles sacrifiés !

 

 

 

Tournons cette page si douloureuse pour beaucoup d’individus, de toutes religions confondues !!!

 Etant le dernier de cette fratrie, je peux dire que j’ai été gâté.  

Mes sœurs, prenant déjà dans des cours d’art dramatique avec entre autre leur grande copine Marthe Villalonga, chez qui j’allais régulièrement ramasser des figues dans le jardin de ses parents, réussirent à décider mon père à les laisser partir faire des études de comédiennes à Paris. Il finit par abdiquer et les voilà à vivre toutes les deux à Paris leur « Bohême » aidée en cela par le « Grand Charles », Charles Aznavour, vous m’avez compris…

 

 

Bien que petit en âge et déjà en taille, je suis allé vivre quinze jours chez elle à Paris dans un studio. Elles jouaient au théâtre, j’allais les applaudir tous les soirs. Elles se couchaient tard, se levaient tard, quant à moi, j’avais mes entrées chez « Wadja » un restaurant à côté de leur domicile où, invariablement tous les midis, je dégustais une cervelle d’agneau servie avec des pommes de terre. J’adorais ça et ça me changeait des plats un peu plus épicés d’Algérie.

 

Paris a été pour moi une rencontre déterminante.

 

 

 

 

 

 « Dès l’aérogare, j’ai senti un choc » !

Et puis la Tour Eiffel  ! Quelle merveille ! Tous ces monuments ! La Seine  ! Que du rêve pour un gamin !

 

Aussi à mon retour, lorsque mes parents, qui avaient essayé de faire quelques valises à « l’arrache », m’apprirent que l’on quittait Alger précipitamment pour aller sur Paris, je ne fus pas plus perturbé que cela. C’est dans l’avion, lorsque je les ai vu pleurer tous les deux tout le temps du voyage, que j’ai compris que quelque chose d’important s’était passé !!!

 

 

 Adieu cette douce chaleur, ce soleil de vie, ce ciel si bleu, cette mer Méditerranée si belle dans laquelle j’avais pu me baigner, pêcher, rêver,  bercé dans une douce préadolescence.

 

 

C’était fini toutes ces plages de sable fin sur lesquelles nous allions déguster les bonnes « tortillas » faites par ma mère le jour de repos de mon père que je revois fièrement dans sa « Dauphine » tenant entre ses deux mains le volant.

 

 

 

« Je surprenais mon père en flagrant délit d’humanité » et permettez-moi de faire ce parallèle avec encore Marcel Pagnol :

Alors le petit Marcel se montre, brandissant les deux "bartavelles" énormes, et crie de toute ses forces :


"Ils les a tuées ! Toutes les deux ! Il les a tuées !"

Et dans mes petits poings sanglants d'où pendaient quatre ailes dorées, je haussai vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant.

 

 

Mais notre SOLEIL s’était belle et bien couché, et c’est sans gloire et sous une pluie battante que notre avion « Caravelle » se posait à l’aéroport d’Orly.

 

 

 

 

 

 Une nouvelle vie allait commencer pour moi…

 

Pour achever ce premier article, j’utiliserai les mots de mon ami Raymond Aquilon .

 

 

 

 

  " A tout bientôt !!! "

 

 

 

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M
<br /> Bonsoir Michel,<br /> <br /> <br /> C'est avec joie et émotion,que j'ai lu les six épisodes de ton "épopée artistique" car nos routes se sont croisées lors d'une saison en tant qu'animateur du village-vacances ' La Tour de Mare'<br /> ,où Michel et Praline se produisirent en soirée .JE me souviens que tu faisait part de tes projets cinématographiques...Le directeur du village était Dédé Wagner et Norma son épouse,les<br /> vacanciers venaient tous de Lorraine en cet été 1979....Par la suite j'ai fait "cariére" à V.V.F;comme animateur,puis chef animateur...<br /> <br /> <br /> Bien cordialement.    Michel<br />
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M
<br /> <br /> Bonjour Michel,<br /> <br /> <br /> Merci pour ce commentaire qui nous ramène quelques années en arrière. Il ne faut jamais oublier notre pasé, c'est ce qui forge notre avenir... Que de bons<br /> souvenirs ces années "animation". Ce métier est devenu un peu plus compliqué, je crois.<br /> <br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Je viens de découvrir ce blog.Méthodique (ou disciplinée), j'ai commencé le parcours par ordre chronologique.Surprise, je découvre que nous partageons des points communs.Très certainement je lirai la suite avec grand intérêt et réel plaisir.Merci d'avance, Michel Crémadès.
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R
Monsieur,Je viens de lire l'épisode cahotique de la naissance de votre fille.Je peux vous dire que vous avez une fille superbeJ'ai pu l'applaudir ainsi que votre femme dans MUSEE HAUT, MUSEE BAS à la comédie Saint-Germain.Je suis la personne qui s'occupe de la billetterie.Toutes mes samutations.Continuez comme ça.
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A
j'ai vu votre commentaire sur le blog d'André Martinez et j'ai été curieuse d'aller visiter le vôtre, c'est super on apprend tellement de choses sur ces blogs, moi aussi je ne connaissais pas votre nom et quand j'ai vu votre visage j'ai dit "mais oui je le connais bien"<br /> je suis de sidi bel abbes et comme vous, maintenant, toute cette nostalgie ressurgit, j'ai besoin de voir les témoignages de tous, j'avais l'impression d'être seule avec mes souvenirs et je m'apercois que beaucoup sont dans le même cas.<br /> bravo Michel, je vais mettre votre blog dans mes favoris de façon à lire très rapidement la suite......................<br /> amitiés
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E
salut michel,<br /> c'est avec beaucoup de plaisir que je viens de prendre connaissance de ton blog.<br /> je ne manqueraisde rendre visite à ton blog régulièrement<br /> amicalement
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