Année 2001 :
Le théâtre Edouard VII est resté fermé pendant deux ans pour travaux.
Bernard Murat et Jean-Louis Livi dirigent à présent ce lieu magnifique et j’ai
le grand bonheur d’être appelé par Bernard qui me propose de participer à l’ouverture de ce lieu fraîchement refait.
Il met en scène, pour l’occasion, une pièce de Sacha Guitry « La Jalousie ».
Je dois y jouer le rôle d’un détective privé plutôt caméléon qui, pour résumer, se confond avec le papier peint de la pièce dans laquelle il se trouve…
J’adore Guitry et lorsque Bernard me donne la distribution de la pièce, ma réponse ne se fait pas attendre.
Belle distribution, n’est-ce pas ?…
J’ai grand plaisir de travailler avec, entre autre, la magnifique Annik Alane et ma copine Sylvie Flepp avec qui j’avais déjà joué dans « Drôle de
Couple » (Episode N° 26)
Pendant que les travaux continuent, nous commençons les répétitions dans la salle prévue à cet effet qui est située pratiquement au-dessus de la
scène.
Des émanations de peinture fraîche viennent nous chatouiller les narines et de temps à autre nous descendons assister au montage du décor de la pièce qui sera un évènement parisien puisque le cœur de ce lieu prestigieux va se remettre à battre.
Pour un comédien, le montage d’une pièce de théâtre, c’est comme une grossesse.
On est impatient et en même temps inquiet de savoir si
« l’accouchement » va bien se passer...
La famille du public va t-elle aimer cet enfant ? Quelle excitation !…
Bernard Murat, comme à son habitude, sait ce qu’il veut et il nous dirige avec conviction et doigté. Nous commençons à essayer les costumes, l’adrénaline monte,
monte…
Puis le grands soirs s'enchaînent …
Entre la générale, la première, la représentation donnée aux professionnels
nommée « Corporative », il y a bien sûr le vrai public qui vient tous les soirs pour écouter cette pièce que Sacha Guitry a écrite alors qu’il n’avait que 25 ans, et regarder les
modestes interprètes que nous sommes.
Modestes... Pas toujours…
La pièce marche très bien au niveau fréquentation, nous sommes ravis, soulagés et nous pouvons ainsi préparer la tournée qui aura lieu en
2002.
Des changements de comédiens vont avoir lieu pour raison d’indisponibilité de certains d'entre eux.
Ainsi Anne Brochet et Stéphane Freiss seront remplacés par la délicieuse
Nathalie Roussel et le "craquant" Jean-Pierre Michaël.
Nous parcourons la France, la Suisse et la Belgique.
Sacha Guitry passe magnifiquement bien les frontières.
Les décors sont beaux, les comédiennes et comédiens également
(Surtout un !...)
Nous nous retrouvons régulièrement pour faire, lors de cette tournée,
quelques petites bouffes plutôt sympas…
Notre Sylvie Flepp toujours autant rieuse, il faut dire que nous avons goûté un petit vin
local...
Je vous délivre quelques répliques piquantes de cette pièce de théâtre :
- Que le mari se mette un peu à la place de l’amant… Puisque l’amant se met bien à la place du mari !
- Lorsque l’on est innocent, il vaut
mieux être accusé d’une façon précise afin de pouvoir se disculper …
( C’est toujours d’actualité…)
- Il est
très délicat de se dérober à l’honneur que vous fait une femme en s’offrant à vous.
Tout est dit ...
Voilà quelques photos dérobées par votre serviteur lors de représentations de
"La Jalousie" en tournée avec mes camarades.
La lumière est un élément tellement important, surtout pour ce style de pièce. Le décor, les costumes et bien sûr les comédiennes et comédiens doivent être mis en valeur.
Il faut encore une fois remercier toutes ces fourmis ouvrières qui travaillent dans l'ombre afin que le spectacle soit le plus magique possible.
En photo, Michel
Piccoli à gauche et Odile Mallet à droite qui, de derrière le décor suit le spectacle, prête à entrer en scène.
Mais cette année 2002, je vais également tourner pour le cinéma, je pensais qu’on m’avait
oublié !
Mon agent me téléphone, il y a peu de jours de tournage mais j’ai envie de rencontrer Benoît Poelvoorde, Gérard Lanvin et José Garcia, donc j'accepte.
Titre du film : « Le Boulet », j’aurais comme réalisateur Frédéric Forestier.
Je vais y jouer le rôle du voisin de Benoît, un certain Monsieur Martinez.
On me rajoute même une séquence non prévue, celle lorsque je sors d’un ascenseur d’hôtel pour trouver sur le palier les rôles principaux en train de se braquer avec des "calibres" à faire pâlir Jacques Mesrine.
Gros succès commercial pour ce film et un nombre incroyable de personnes qui, dans la rue, viennent me saluer en m’appelant « Monsieur Martinez » et même me féliciter pour ce rôle.
Incroyable mais vrai !
« A tout bientôt !!! »